Jardin d'enfants en herbe
Les jeunes pouces, poussent la porte de leur salle, mettent leurs blousons avant se rendre au rendez-vous : Monique et Sylvie animent l'atelier " Botanique".
Celui-ci se décline en deux branches : la « courette » et le potager.
I/ La courette
La courette est située à l’intérieur de l’établissement, juste avant le jardin, à côté du « garage à deux roues ». Six enfants participent à cette activité, la mixité est totalement respectée : garçons et filles de la salle côté "jardin" et de la salle côté "cour", 3 ans et 4 ans, petits et grands.
Avant l'arrivée des enfants tous les ustensiles sont préparées, et sont « fonctionnels » pour les enfants : le plan de travail, c'est à dire une table sur laquelle un sac plastique bleu, avait été posé, ainsi que des gants, une brouette, un sac de terreau, les arrosoirs, la pèle.
1ère étape, le programme du jour
Monique explique le travail du jour : " toutes ces fleurs et ces plantes sont dans les petits pots et votre travail sera de les mettre dans les grands pots"
- Sylvie leur demande s'ils connaissent ces différentes plantes et fleurs. Certains ont vraisemblablement labouré dans les champs et/ou travailler la terre dans leur vie : ils arrivent à les reconnaître ; d’autres les découvrent :
- œillets d'Inde : "ce sont les dindes qui les fabriquent ?" " mais pourquoi ils sont oranges ? »
- œillets : "mais Sylvie pourquoi ils s'appellent œillets, ça ne ressemble pourtant pas à un œil ? »
- thym : "que peut-on faire avec le thym ? " demande Monique. Les enfants réfléchissent et ne trouvent pas ; Sylvie illustre les différentes déclinaisons possibles du thym c'est à dire la préparation des ragouts, poissons, viandes et poulets ;
- chèvrefeuille : Monique explique : " ça dégage de bonnes odeurs et nous les mettrons à côté des poubelles"
- pieds de tomates : "nous planterons les pieds de tomates dans le potager vendredi ", dit Monique
- olivier : « là il est petit, mais normalement c'est très grand... il deviendra grand...mais pas tout de suite...dans trois ans environ", dit Monique.
2e étape : revêtir les gants
Les enfants doivent mettre leurs gants rouges et blancs ; " vérifiez si le gant est bien dans sa maison »
3e étape : l’utilisation de la pelle
Les jeunes pouces prennent les pelles individuelles mises à leur disposition : bleu, jaune et rouge.
4e étape : terreau et bac
Les enfants mettent le terreau et nivelle celui-ci dans les bacs individuels prévus à cet effet. Tout à coup, un 'outsider ' se pointe. Il s'agit d'une araignée. Les enfants laissent tout et vont regarder. Un des garçons les rappelle immédiatement à l'ordre "mais…nous sommes là pour travailler... pas pour regarder les araignées". Une petite fille demande "pourquoi il y a des araignées dans la terre?"; Sylvie qui est également photographe reporter, lui répond " on trouve l'araignée dans la terre parfois, comme les vers de terre". Monique demande " qui mange les vers de terre ?". Les enfants répondent " les oiseaux, les sorcières ". Avec la découverte de l'araignée, certains enfants hésitent à se concentrer, d'autres sont imperturbables, un a perdu sa pelle.
5e étape : planter
Il faut passer aux choses sérieuses, enlever la fleur du petit pot et la planter dans le bac individuel. " Il faut recouvrir la plante avec la terre pour qu'elle soit bien", selon Monique. Sylvie ajoute " des fois, il faut mettre un fil ou une corde pour que ça tienne ; parfois il faut mettre un tuteur qui est une tige en bois pour faire tenir les plantes" ; "Tiens le pot et je tire" dit Monique, "appuie bien, tasse, il faut bien tasser'. "Avez-vous les racines ? Elle se développe dans la terre ; ça se mange pas la terre »
Un ange, oh pardon une araignée passe et ne perturbe personne cette fois-ci.
"Il faut faire un trou dans la terre". " mais... mais...SYLVIIIIIIIIIIE, il y a une… une fourmi ". La jeune garde est perturbée et Sylvie dit " ce n'est pas une fourmi, mais un mille pattes"
Monique imperturbable avec sa jeune assistante qui s'applique à la tâche, "après tu vois, comme sur la photo, ça poussera et ça deviendra grand »
6e étape : l’arrosoir
Les arrosoirs vert clair et vert foncé sont très attractifs ; " je veux amener un arrosoir à la maison" ; Sylvie rétorque " arrose au pied de la fleur"; " les plantes faut les soigner, qu'est ce que tu fais ça bien...bravo !!! tes plantes vont être contentes ; on va l'accrocher...regarde ton travail, ça tient. Mettons les fixations, ton travail est là, tu pourras le montrer à ta maman ».
7e étape : l’olivier roc
" Monique, j'ai vu un olivier beaucoup plus grand"; et elle répond " comment es-tu quand tu sors du ventre de ta maman ? T’es d'abord un bébé, une petite fille, une grande fille, une jeune fille, une femme ; les plantes c'est la même chose". Cet olivier est un roc, il est extrêmement difficile d'en faire quelque chose car elle est complètement enracinée « il faut la mouiller, et ça devient comme de la boue".
Après maints efforts, l'olivier a réussi à sortir du petit pot et trouve sa place dans le bac individuel de la petite fille. Monique donne quelques précisions : les plantes et fleurs seront arrosées une fois par jour, les plantes aromatiques seront utilisées par la cuisinière pour la préparation des repas, le chèvrefeuille et le jasmin seront localisés à côté des poubelles en raison de leur vertu parfumant.
8e étape : le ménage
La cloche virtuelle a sonné, les enfants qui ne participaient pas à l'atelier, aussi bien chez les petits que chez les grands, arrivent dans le jardin ; nos jeunes pouces qui participent à l’atelier s'en vont en laissant tout en plan.
Un garçon qui ne participait pas à l’atelier s’approche et souhaite aider. Monique lui fait recommencer les différentes étapes, il plante des œillets et s’empare d’un balai pour faire le ménage. Un autre garçon qui participait à l’atelier, avait rejoint les autres pour jouer, mais il revient et souhaite participer au ménage ; il est suivi d’une jeune fille qui adore apparemment nettoyer. Tous les trois s’appliquent à la tâche avec les adultes et rangent tout ; gants, pelles, brouette, etc.
Dernière étape : ouverture vers l’art culinaire
Afin de compléter ce délicieux moment, les enfants auront le plaisir de déjeuner, individuellement et chacun à leur tour dans la courette.
II/ Le potager
1ère étape : Le départ
Les jeunes pouces, poussent la porte de leur salle, mettent leurs blousons, leurs bottes, et accrochent autour du cou l’étiquette magique portant leur nom et l’adresse de l’établissement. Accompagnés de Monique et Sylvie, ils partent à la conquête du potager. La mixité est également au rendez-vous : deux filles et deux garçons des deux salles chez les grands.
Les filles, tour à tour, poussent la brouette rouge jusqu’à l’arrivée du potager.
2e étape : Arrivée au portager
Sylvie détient la clé féérique qui ouvre le potager. Celui-ci est situé à l’angle de la rue du Maroc et de l’avenue de Flandres comprend deux petites parcelles.
3e étape : Revêtir les gants
« Mettez vos gants, les enfants », « est-ce que le gant est bien dans sa maison ? ». Certains y arrivent bien ; c’est un peu plus compliqué pour d’autres.
4e étape : Devinette, devinette !!!
Monique et Sylvie demandent aux enfants de deviner les plantes, fruits et fleurs précédemment plantés sur ces parcelles : fraises, thym, radis et rhubarbe, courgettes et carottes « que peut-on faire avec la rhubarbe ? « confiture, compote et tarte répondent les enfants » Monique rappelle que Pascale cuisine bien la rhubarbe (c’est noté, vivement les tartes à la rhubarbe de Pascale).
5e étape : Aller ! aller ! il faut bien travailler
Au début, les filles font les trous dans la terre et plantent les pieds de tomates (« mais attention, pas trop près de la rhubarbe » clame Sylvie). Les garçons mettent de l’eau dans les arrosoirs et les donnent aux filles. Celles-ci arrosent les pieds de tomates. Quelle organisation !!! C’est le travail à la chaîne !!!
Sylvie accompagnent les garçons sur la seconde parcelle ; ceux-ci ont rempli les arrosoirs et arrosent les choses précédemment plantées : ciboulette et thym absorbent et boivent l’eau des arrosoirs jaunes et verts.
La terre est très dure et très sèche, Monique leur demande de tout arroser, encore une fois.
Mais dîtes-moi Monique, qui arrosent vos plantes et fleurs ? « Ce sont les voisins, c'est-à-dire les personnes ayant également des parcelles sur le terrain qui les arrosent le soir, et durant le mois d’août. »
Sylvie leur demande de mettre des étiquettes, portant l’image de ce qui vient d’être planté afin de pouvoir s’en rappeler dans quelques jours, semaines, mois, années, siècles.
6e étape : Des outsiders débarquent
Eh oui, eh oui, il fallait s’y attendre, un escargot vient troubler le dur labeur de nos jeunes pouces. C’est ensuite le tour d’un pigeon.
-« Où sont les vers de terre ? »
-« La terre est très sèche, donc on les voit pas !! »
7e étape : Bouillon de culture et bouillon de cultures
La pédagogie bat son plein : Sylvie fait le tour des autres parcelles présentes sur le terrain et demandent aux enfants de deviner les plantations des voisins ; certains trouvent, certains se trompent mais Sylvie et Monique les aident à trouver : salade, choux, vigne, choux de Bruxelles, feuilles de carottes (« mais je n’ai jamais vu de feuilles sur les carottes, moi ! »), échalotes, haricots verts, marguerites.
8e étape : Le ménage
Les enfants rangent tout : gants, arrosoirs, etc.
9e étape : Le départ du potager
Sylvie ferme la porte du potager avec le cadenas féerique. Cette fois-ci, ce sont les garçons qui poussent la brouette, jusqu’au retour au jardin d’enfants.
Dernière étape : ouverture vers l’art culinaire
Afin de compléter ce délicieux moment et avant de retourner au jardin d’enfants, Sylvie et Monique leur font faire un petit arrêt dans la boucherie située sur l’avenue de Flandres ; ils contemplent ainsi les poulets en train de rôtir ainsi que les petites pommes de terre.
Miam, miam, il est bientôt midi.
Edwige Ahoéfa Kpodéhoun